Sept prix Nobel français s’engagent pour la vaccination contre la COVID 19.

18/01/21

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Le lundi 18 janvier 2021, qui marque l’ouverture de la vaccination aux français de plus de 75 ans, sept prix Nobel français se sont fait vacciner à Paris et Strasbourg (Claude Cohen Tannoudji, Serge Haroche, Albert Fert, Gérard Mourou, Jules Hoffmann, Jean-Marie Lehn et Jean-Pierre Sauvage).

De gauche à droite : Jean-Marie Lehn, Jules Hoffmann et Jean-Pierre Sauvage.

Cette vaccination est un symbole de l’engagement pour la vaccination contre la COVID 19 des sept prix Nobel, vaccination qui est aujourd’hui notre meilleur espoir pour lutter contre la pandémie mondiale que nous vivons depuis mars 2020. Nous tenons aussi rappeler ainsil a prouesse scientifique qu’a été le développement de ces vaccins au plan international et remercier l’engagement et la mobilisation des scientifiques en France et à travers le monde contre ce virus. Cette séance de vaccination est portée par les sept prix Nobel et le professeur Alain Fischer, président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, qui a fait de la confiance dans la vaccination l’une des clés de la réussite de la campagne vaccinale récemment lancée.

Témoignage des Prix Nobel strasbourgeois

  • Jules Hoffmann : « Comme nous le savons tous, la pandémie actuelle a des répercussions dramatiques au plan mondial: elle a déjà entraîné le décès de près de deux millions de personnes et affecte gravement les équilibres sanitaires et économiques de tous les pays. Or, à part les efforts difficiles et pourtant toujours insuffisants pour rompre la chaîne de transmission du coronavirus par les mesures barrière, nous ne disposons à l’heure actuelle d’aucun médicament efficace contre ce virus. C’est dans ce contexte que le développement d’un vaccin est une démarche absolument indispensable pour sortir nos sociétés de cette situation catastrophique. Préparer un vaccin efficace en un laps de temps d’une ou deux années et permettant de prévenir l’infection chez des milliards d’hommes est un défi qui n’avait été encore jamais relevé. Il vient d’être réalisé par plusieurs groupes internationaux, et certains des nouveaux vaccins, de haute efficacité, sont maintenant disponibles. Nous voyons, au plan mondial, une possibilité de sortie du tunnel. Ces résultats spectaculaires sont basés sur des technologies assez récentes, encore peu connues du grand public, ce qui sous-tend une réticence chez certains de nos concitoyens: c’est pour expliquer ces nouveaux développements et le cas échéant rassurer, que nous nous sommes engagésdans l’opération d’aujourd’hui.»

  • Jean-Pierre Sauvage :« Dans l’histoire des sciences, la mise au point des vaccins représente une étape d’une extrême importance pour l’humanité. Elle a sauvé des millions et des millions de vies depuis ses débuts, grâce, entre autres, à Edward Jenner puis à Louis Pasteur et d’autres chercheurs. La variole a été littéralement éradiquée et d’autres maladies gravissimes ont été graduellement contrôlées pour finalement disparaitre (rage, diphtérie, tétanos, etc...). La poliomyélite, qui faisait des ravages, a pratiquement disparu, au moins dans les pays les plus développés. Les vaccins fondés sur l’ARN de l’agresseur sont le fruit d’une recherche performante relativement récente. Ils sont aujourd’hui très bien contrôlés. Ces vaccins ARN existent depuis plusieurs années et, aujourd’hui, ils apparaissent comme extrêmement bénéfiques face aux risques que fait courir le virus de la COVID 19.»

  • Jean-Marie Lehn : « L’utilisation du messager ARN dans les processus de vaccination (antivirale ou anti-cancéreuse) est envisagée depuis près de 30 ans, pour une série de raisons bien établies actuellement. C’est en fait le remplacement d’un groupe chimique (uridine par pseudo-uridine) (travaux de K.Kariko, D. Weissman) dans la molécule de mARN qui a rendu possible la mise au point en un temps record de ce nouveau type de vaccin. Ce remplacement a en effet augmenté la stabilité de cet ARN, diminué son immunogénicité donc les risques d’inflammation, et lui a conféré une capacité accrue d’induire la production de la protéine virale choisie pour produire les vaccins(en l’occurrence surtout la protéine Spike).»

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